6018 - 20/05/20 - Emeric D'HUBERT - 50 km - homologué

21.05.20 22:30

Emeric a écrit:La reprise est là, enfin ! 7 vols en 8 mois, jamais mon carnet de vol n'a connu telle disette. Heureusement tous les copains d'avant sont présents à l'appel du ciel. Je dis "heureusement" tant la fragilité des individus en question, les causes de comorbidité : alcool, tabagisme, surpoids, grand âge, sont chez eux, nombreuses. Passé les effusions à 2 mètres de distance, nous nous empressons de déployer nos ailes poussièreuses sur le nouveau pré que Papayou nous a déniché chez une riche veuve de sa connaissance, à moins que ce ne soit une de ses vieilles filles de ferme lauragaise qu'il a seul l'art de dérider avec sa langue fleurie et patoisante. Les premiers tours de bielles se font entendre, les échappements laissant s'enfuir des colonies entières d'araignées paniquées par le réveil improbable de ce Vésuve à deux temps soudain ressuscité. Le léger vent d'ouest, appelé ici avec une pointe mépris, vent de Saint Gaudens, comme si quelque chose de bon pouvait venir de la capitale du Comminges, le léger vent, dis-je, disperse l'odeur de rouille graisseuse qui avait envahit les cylindres polonais. Mon TREX, roi des machines et machine des rois, ronronne comme un vieux matou mais c'est un tigre qui me propulse après une brève course dans le bleu limpide et chaud qui enveloppe le Lauragais ce soir. Mes compagnons de sol, engourdis par deux mois de confinement avec maman tardent à me rejoindre. Je pars donc seul à travers la Piège, sauvage enclave coincée entre Aude et Ariège, c'est dire si elle est sauvage. C'est donc toujours aussi bon d'être un oiseau ? Comme le prisonnier de guerre retrouvant sa bien-aimée, je savoure chaque contour du paysage, chaque rayon de lumière sur les blés irisés, chaque soubresaut que l'aérologie joueuse me donne avec la délicatesse du chat jouant avec une plume. Les rares échos de la radio me confirment que je suis seul dans cette immensité saturée de vert. Ce n'est que sur le chemin du retour que je retrouve Alain, Cédric et Papayou qui batifolent comme des marmottes aux premiers jours du printemps...jusqu'à ce que le moteur de Papayou, sans doute victime de son traitement préventif à la chloroquine, s'arrête net. Il en faut plus pour perturber notre vieux libériste ariégeois qui se pose dans un mouchoir de poche, hélas, nous l'allons comprendre à nos dépends, loin de tout chemin pavé. Cette fois il faut rentrer, l'heure avancée permettant tout juste d'assurer le posé, le rangement, l'apéro, le gâteau et enfin la récupération du naufragé. L'histoire nous confirmera que nous avons bien fait de respecter scrupuleusement cet ordre, la récupération à 22h30 s'avérant plus laborieuse que prévue, entre un pilote en radio mais sans téléphone, un récupérateur au téléphone mais sans radio et des piqueurs égayés à la 8.6 sans lampes de poches. Qu'importe ces péripéties, au risque de froisser les pessimistes et les complotistes de tous poils, je clame haut et fort que l'inventeur de la tondeuse à nuage démontre s'il en était besoin, la supériorité de l'homme sur le pangolin.

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Entièrement d'accord. Sus au pangolin geek.

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